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La direction a fait le choix de ne pas répondre aux justes revendications salariales de l’intersyndicale. Ainsi elle refuse de compenser la baisse de niveau de vie des salarié(e)s Air France depuis le gel des augmentations générales en 2012. D’après l’indice INSEE, l’inflation sur la période 2011-2017 s’élève à environ 5 % sans compter celle prévue pour 2018 (environ 1,3%).

Chacun(e) appréciera le retour à meilleure fortune promis par la direction de l’entreprise lors de la mise en place du plan social Transform’2015. L’adage se vérifie : les promesses n’engagent que ceux qui les font… et ceux qui les croient !

Rappel

La direction a d’abord tenté de diviser l’intersyndicale par des méthodes grossières : un courrier aux salarié(e)s PS et PNC expliquant les vertus du pain sec et de l’eau, un autre pour les pilotes pour ouvrir des négociations.

Puis elle a fini par accepter de s’asseoir à la table des négociations, mais avec une proposition qui ne satisfait (presque) personne : un accord pluriannuel sur 2019-2020-2021 pour échanger une hausse relativement modeste de nos salaires contre de fortes mesures de productivité (et un développement de Transavia ?), le tout assorti de clauses permettant à l’entreprise de ne rien nous verser en cas d’indicateurs financiers à zéro ou négatifs.

Cette « proposition » n’est pas acceptable, elle inaugure au passage un des chapitres de la loi Macron qui autorise les employeurs à réunir des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) tous les 4 ans ! Elle contredit également le PDG d’AF-KLM qui a affirmé devant un média : « On ne peut pas distribuer la richesse qu’on n’a pas créée ».

Notre revendication commune, ramenée de 6 à 5,1% pour essayer de trouver un consensus, vise à solder le passif 2011-2017 et à y intégrer l’inflation prévue pour 2018.

Les augmentations individuelles ne peuvent être mises en avant pour expliquer que nos salaires n’ont pas baissé. Nous n’avons pas tous obtenu des avancements ou promotions, loin de là. Le niveau de vie des salarié(e)s doit être garanti par les augmentations générales. Les augmentations individuelles sont à appréhender comme un plus qui vient appuyer des évolutions de carrière.

Contrairement aux idées reçues, cette enveloppe unique d’augmentations individuelles couvre plusieurs domaines, à savoir : les promotions, les augmentations individuelles, les repositionnements, les reclassements, la mobilité et toutes les évolutions salariales qui ne relèvent pas des augmentations générales. Mais tout le monde ignore sa répartition !

La direction d’Air France sommée de ne pas lâcher

Dès le début du conflit, la ministre des Transports a pris position en « appelant les salarié(e)s à la responsabilité ». Le sous-entendu est limpide : la grève est irresponsable !

Au moins les choses sont claires, chacun(e) d’entre nous peut constater la proximité idéologique du gouvernement avec les intérêts du capital.

Au niveau européen, le son de cloche est identique, les Grandes Orientations de Politique Économique mettent l’accent sur le coût du travail et impriment des feuilles de routes remises aux différents gouvernements composant l’UE. Les lois travail (El Khomri, Macron) en sont directement issues et fixent un cap : la régression sociale pour les salarié(e)s au profit des intérêts du privé.

Le gouvernement et la Commission Européenne sont en panique à l’idée qu’un vent revendicatif sur la question des salaires se mette à souffler en France et en Europe. Nous avons donc l’honneur d’inaugurer ce souffle nouveau ! Après 6 années très difficiles pour l’emploi Air France, pour nos salaires et pour nos conditions de travail, nous avons décidé collectivement de relever la tête, de repartir sur une lutte de conquête.

Notre revendication serait irréaliste. Et pourtant…

Le DG d’Air France et le PDG d’AF-KLM font le tour des médias pour clamer que la revendication de l’intersyndicale est irréaliste et dangereuse pour l’avenir de notre compagnie. Ce que nos dirigeants « oublient » de dire, c’est que les différents plans sociaux successifs ont profondément désorganisé l’entreprise et le collectif de travail. A la suite des nombreux PDV successifs, le travail de réorganisation n’a pas été réalisé et les conditions de travail ont fortement été dégradées.

Ainsi, les sous-effectifs dans certains secteurs génèrent des non-conformités opérationnelles qui coûtent très cher et qui pèsent sur les comptes du groupe Air France. On parle ici de dédommagements pour nos passagers dont les vols sont annulés, d’affrètements d’avions, de remises commerciales, de frais d’hébergement, de coûts de qualifications pour les pilotes transférés précipitamment de Hop vers Air France, …

Cette somme avoisine les 300 M€ annuels. Non, vous ne rêvez pas, 300 millions d’euros !

En même temps, nos dirigeants clament haut et fort que notre revendication entraînerait un surcoût insupportable compris entre 200 et 240 M€.

La direction affirme qu’elle n’est pas capable de verser cette somme pour 50 000 salarié(e)s mais elle n’hésite pas à sacrifier 200 M€ (coût du conflit jusqu’ici) pour préserver son partenariat social avec 2 organisations syndicales. Ça fait cher le partenariat social !

Conclusion

Nous avons collectivement décidé de maintenir nos appels à la grève puisque notre revendication de solder le passif 2011-2017 n’est pas entendue.

Une fois ce passif soldé, il sera bien temps début 2019 de négocier nos salaires pour l’année en cours, comme nous le faisons depuis des décennies.

Cependant, une chose est certaine : cet accord ainsi que les propositions mieux-disantes pour 2018 (1% supplémentaire) sont directement liés à la mobilisation des personnels à l’appel de l’intersyndicale. Contrairement à ce que veut instiller la direction dans nos esprits, LA LUTTE PAYE. C’était vrai hier, c’est vrai aujourd’hui et ça le sera demain…