Le scandale de l’amiante nous l’a montré : dangerosité et intérêts économiques ne font pas bon ménage.
La pollution de l’air cabine sera t elle le prochain scandale du 21ème siècle ?
C’est avec grande tristesse que nous avons appris le décès d’un steward de 23 ans de la compagnie SWISS, quelques jours après la contamination de l’air de la cabine. Cette contamination est selon les premiers éléments, liés à une défaillance d’un moteur de l’A220. Le circuit de conditionnement aurait alors été contaminé par de l’huile de lubrification.
L’enquête est en cours et les circonstances exactes restent encore floues (conséquences de l’exposition aux produits toxiques issus de l’huile du réacteur, et/ou défaillance du matériel de protection respiratoire…). Toujours est-il qu’il serait certainement en vie s’il n’y avait pas eu cet évènement. Ce décès n’est pas sans rappeler celui du pilote Richard Westgate, de British Airways. Le médecin légiste avait déjà alerté les autorités sur les risques… Plus près de nous, un pilote de la compagnie a été reconnu en maladie professionnelle, suite à des contaminations de l’air. La fréquence des contaminations communément admise est de l’ordre de 1 pour 2000 vols.
Le SPL travaille depuis des années sur cette problématique. Malgré nos multiples alertes, démarches administratives, courriers, communications, le sujet n’est toujours pas traité à la hauteur des enjeux.
C’est certain qu’il n’a rien d’attrayant et aurait dû être résolu depuis des années. Nous avons hérité de ce problème et devons y apporter des solutions sans plus attendre. Les syndicats, les représentants, comme les compagnies, les constructeurs ou les autorités restent étrangement passifs face à ce risque, pourtant reconnu. Actuellement, nous ne savons même pas à quoi nous sommes réellement exposés, faute d’analyses de l’air à bord (pourtant règlementaires et même rappelé par l’ANSES !)
Nous vous rappelons que
- 1. l’air qui arrive à bord n’est pas filtré.
- 2. l’huile utilisée dans les réacteurs contient des additifs toxiques.
- 3. l’huile est constamment ajoutée durant la vie d’un réacteur et ne disparait pas par magie
- 4. l’huile n’est pas la seule source de contamination (fluide de dégivrage, feu à bord…)
- 5. plus d’une centaines de produits (dont CMR, perturbateurs endocriniens…) sont reportés dans l’étude de l’EASA en fonctionnement normal (c’est-à-dire hors contamination reportée par l’équipage).
Nous vous rappelons que dans la compagnie HOP, vous avez :
- 1. le QRH qui vous décrit la procédure à suivre en cas d’émanations (=FUMES),
- 2. un chapitre dédié dans le MEMENTO SANTE qui se trouve dans la HOPBOX/ DOA/ Services/ Informations sanitaires, et qui fait partie intégrante de notre documentation.
- Il y est d’ailleurs rappelé qu’après un évènement « Nous vous recommandons de ne pas prendre votre véhicule pour rentrer à son domicile sans accord médical».
Un protocole médical et des informations à destination des professionnels de santé sont disponibles
-
https://www.gcaqe.org/health ou https://www.ohrca.org/medical-protocols-for-crews-exposed-to-engine-oil-fumes-on-aircraft/
Si vous êtes sensibles à ces enjeux et conscients que d’autres syndicats sous-estiment les problèmes de santé, vous pouvez vous manifester et faire part de vos remarques à vos représentants SPL. Nul besoin d’être syndiqués.