Au sommaire :
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Les incertitudes sanitaires brisent la reprise du trafic aérien en Europe
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La majorité des compagnies aériennes pourraient réduire leurs effectifs dans l’année à venir
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Aéroports parisiens : -77% en juillet
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Coronavirus : les revenus de Qantas s’effondrent avec la crise
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Le secteur aérien sous pression: près de 70.000 emplois pourraient disparaître en Belgique dans les prochains mois
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La compagnie aérienne KLM va supprimer jusqu’à 5000 emplois
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Atlas Servair, filiale d’Air France KLM, licencie 50 employés
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SAS Scandinavian: la recapitalisation approuvée par Bruxelles
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Feu vert allemand à l’aide pour SWISS
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Pas d’aide suédoise pour la low cost Norwegian
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Sénégal: 77 milliards FCFA pour soutenir le tourisme, le transport aérien et sauver plus de 100 000 emplois
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Air India rachetée par Tata Sons ?
Les incertitudes sanitaires brisent la reprise du trafic aérien en Europe
Les Echos – 19/08/2020
La multiplication des mesures de quarantaine et les incertitudes pesant sur les possibilités de déplacement ont stoppé la lente reprise du trafic aérien en Europe, comme dans d’autres régions du monde. Les professionnels du secteur demandent la généralisation des tests avant le voyage.
C’est la rechute ! Alors que le trafic aérien avait retrouvé une trajectoire ascendante, la décision du Royaume-Uni et d’autres Etats d’imposer des quarantaines aux voyageurs en provenance de zones à risques, a douché les espoirs de reprise des compagnies européennes. Pour la première fois depuis la levée des confinements, fin mai, l’offre de sièges des compagnies aériennes a légèrement baissé, de 0,2 %, cette semaine, comparée à la semaine précédente, selon les chiffres d’OAG , le spécialiste britannique de la collecte des horaires de vol. Et ce, alors que le nombre total de sièges mis en vente venait juste de repasser au-dessus du seuil de 50 % du niveau de 2019.
Ce reflux de l’offre est plus sensible en Amérique du Nord et en Asie, mais il n’épargne pas l’Europe, qui avait pourtant fait une belle remontée. Dès l’annonce de la décision britannique, la plus volontariste d’entre elles, Ryanair a annoncé une réduction de 20 % de son offre en septembre et en octobre, pour s’adapter à la baisse des réservations. Sa concurrente Easyjet a confirmé, ce lundi, la fermeture de trois de ses 11 bases au Royaume-Uni (Londres-Stansted, Londres-Southend et Newcastle). L’une comme l’autre ont également multiplié les annulations de vols.
Optimisme douché
Jusqu’à présent, Ryanair et Easyjet avaient pourtant fait le pari de la reprise en Europe, revoyant même à la hausse leurs offres pour le mois d’août. Mais devant la recrudescence du nombre de cas de Covid-19, ces derniers jours, ce bel optimisme avait commencé à faiblir avant même l’annonce des mesures de quarantaine. Car manifestement, la demande n’a pas suivi la hausse de l’offre en juillet, comme en témoignent les chiffres de trafic des aéroports français.
Alors qu’Air France – qui n’a pas publié de chiffre de trafic depuis avril – avait prévu de remettre en ligne 35 % de son programme de vols en juillet et 40 % en août, le trafic à Roissy-CDG en juillet était encore inférieur de 76,7 % à celui de juillet 2019, ce qui en dit long sur le niveau de remplissage des avions.
La demande ne suit pas l’offre
Même décalage pour les aéroports régionaux. « En moyenne, le trafic dans les aéroports français était encore inférieur de 70 % en juillet, comparé à juillet 2019, ce qui représente environ 20 millions de passagers en moins, estime le président de l’Union des aéroports français, Thomas Juin . Les vols ont repris, grâce aux efforts des compagnies, mais les taux de remplissage se situaient plutôt entre 40 % et 50 %, contre plus de 80 % habituellement à cette période de l’année. Les quelques exceptions concernent la Corse, où la baisse n’était que de 25 % en juillet, ainsi que les Antilles, qui bénéficient d’une clientèle affinitaire importante. ».
Face à cette situation, les représentants du transport aérien attendent désormais des gouvernements des règles stables pour faire face à une épidémie durable. « Nous sommes clairement dans le pire des scénarios : celui d’une crise sanitaire qui perdure, souligne Thomas Juin. Il n’est donc plus question d’attendre que l’épidémie disparaisse ; il faut s’organiser pour continuer à fonctionner avec la Covid. »
Des tests au lieu des quarantaines
A l’instar de l’association des aéroports internationaux (ACI) et de l’association des compagnies aériennes internationales (IATA), le président de l’Union des aéroports français plaide notamment pour des tests de dépistage avant le départ pour les passagers en provenance de zones à risques. « Cela permettra d’éviter des mises en quarantaine qui stoppe net le trafic aérien », affirme-t-il.
Mais, là encore, pas question d’attendre une éventuelle harmonisation des règles au niveau mondiale. « Il y a urgence, insiste Thomas Juin. La France doit prendre les devants en passant des accords bilatéraux avec nos principaux partenaires, afin de définir des modes opératoires précis, comme le recours aux tests, en cas de difficultés. Sans quoi le transport aérien ne pourra pas se reconstruire. »
La majorité des compagnies aériennes pourraient réduire leurs effectifs dans l’année à venir
Tour Hebdo – 19/08/2020
Air France, Lufthansa, British Airways, Air Canada, United… Toutes envisagent des suppressions d’emplois dans les douze mois à venir. Et elles ne sont pas les seules, selon un sondage réalisé par IATA.
C’est une enquête alarmante menée auprès du secteur aérien. Une majorité de compagnies aériennes dit envisager des réductions d’effectifs dans les douze mois à venir en raison d’une reprise du trafic aérien freinée par les incertitudes liées au Covid-19, selon un sondage publié début août par l’Association internationale du transport aérien (IATA).
« La majorité (55%) des responsables de compagnies aériennes interrogés s’attendent à devoir réduire leurs effectifs au cours des 12 mois à venir » en raison d’un trafic qui va rester faible à court terme, a indiqué IATA dans un communiqué, selon un questionnaire sur la confiance des dirigeants de compagnies envoyé à plus de 300 compagnies aériennes partout dans le monde.
Chute du trafic de 63% en 2020
Ainsi, 45% des dirigeants ont indiqué avoir déjà réduit leurs effectifs en raison de l’impact de la crise du Covid-19 sur le secteur du transport aérien. 57% d’entre eux s’attendent à un recul de leur rentabilité au cours des 12 prochains mois et pensent que les prix des billets pourraient baisser en raison de la faible reprise de la demande. Enfin, 19% misent sur une augmentation progressive des tarifs une fois que l’équilibre entre l’offre et la demande sera retrouvé.
L’association ne s’attend pas à un retour à la normale du trafic aérien avant 2024. Elle estime à 63% la chute du trafic en 2020 par rapport à 2019, avec un manque à gagner de 419 milliards de dollars pour le secteur. L’Asie Pacifique et l’Europe devraient être les premières à retrouver un trafic au niveau de celui de 2019, alors que l’Amérique du Nord et l’Amérique latine devraient connaître un retour à la normale plus lent qu’ailleurs, selon IATA.
Le détail des suppressions de postes envisagées :
L’américaine United a annoncé qu’elle pourrait licencier jusqu’à 36 000 salariés. American Airlines a évoqué le chiffre de 25 000 suppressions. L’allemande Lufthansa veut supprimer 22 000 emplois, Air Canada 20 000, British Airways 12 000, Air France-KLM jusqu’à 12 500, l’australienne Qantas 6 000, le scandinave SAS 5 000, le britannique EasyJet 4 500.
LATAM, la compagnie la plus importante d’Amérique latine, a annoncé la suppression de 2 700 emplois et est placée, comme la colombienne Avianca, sous la protection de la loi américaine sur les faillites.
En dépôt de bilan, le géant australien Virgin Australia est quant à lui en passe d’être racheté par une société américaine et a annoncé qu’il allait fermer l’une de ses filiales et supprimer 3 000 postes. Enfin, la britannique Virgin Atlantic a déposé le bilan aux Etats-Unis et a déjà annoncé la suppression de 3 000 emplois.
Aéroports parisiens : -77% en juillet
Air Journal – 19/08/2020
En juillet 2020, le trafic de Paris Aéroport était en baisse de 77,1% par rapport à l’année dernière, avec 2,41 millions de passagers accueillis à CDG et Orly. Pour l’ensemble du Groupe ADP, le recul était de 77,3%.
La pandémie de Covid-19 est bien sûr responsable de l’état du trafic dans les aéroports parisiens, même si on est désormais loin de la situation d’avril. A Paris-Charles de Gaulle, où seuls les terminaux 2E, 2F et 2AC sont actuellement ouverts afin d’accueillir l’ensemble du trafic commercial de passagers, le trafic de juillet à atteint 1,728 million de passagers (-76,7%), tandis qu’à Paris-Orly où le trafic n’a repris que le 26 juin au T3 et le 13 juillet au T4, ce sont environ 681.700 clients qui ont été accueillis en juillet (-78,1%)
Dans ces deux aéroports, le trafic France est en décroissance de 55,2% par rapport à juillet 2019, tandis que le trafic Europe (hors France) est en diminution de 76,2% ; le trafic international (hors Europe) est en recul (-85,5%) du fait d’une décroissance de l’ensemble des faisceaux : Asie-Pacifique (-94,9%), Amérique du Nord (-94,3%), Amérique Latine (-93,7%), Moyen-Orient (-88,3%), Afrique (-81,5%) et les DOM-COM (-50,4%).
Le nombre de passagers en correspondance est en recul de 79,6%, le taux de correspondance de Paris Aéroport s’établissant à 17,4%, en retrait de 2,5 points par rapport à juillet 2019.
Depuis le début de l’année, le trafic de Paris Aéroport est en diminution de 64,7% avec un total de 22,2 millions de passagers (17,77 à CDG, 6,4 à Orly). Le nombre de passagers en correspondance est en diminution de 62,2% ; le taux de correspondance s’établit à 24,3%, en hausse de 1,9 pt.
En juillet 2020, le trafic total du Groupe ADP est en baisse de 77,3% par rapport au même mois l’an dernier, avec 6 millions de passagers accueillis dans l’ensemble du réseau d’aéroports gérés. Depuis le début de l’année, ce trafic a reculé de 61,3% avec un total de 54,2 millions de passagers accueillis.
« S’agissant des plates-formes du Groupe ADP à l’international, et concernant l’activité commerciale régulière, les aéroports suivants sont ouverts à tout type de vols commerciaux, certaines restrictions locales pouvant néanmoins s’appliquer : Ankara, Antalya, Batumi, Bodrum, Conakry, Enfidha, Gazipasa, Izmir, Mactan-Cebu, Monastir, Ohrid, Skopje, Tbilissi et Zagreb. Les aéroports de Delhi et d’Hyderabad sont ouverts pour des vols domestiques et pour des liaisons commerciales internationales régulières se limitant aux pays avec lesquels l’Inde a signé des accords bilatéraux. L’activité des aéroports d’Amman, Antananarivo, Djeddah, Médine, Nosy Be et Santiago reste pour le moment uniquement limitée au trafic domestique, et l’aéroport de Maurice est fermé aux vols commerciaux », rappelle le groupe dans son communiqué.
Le trafic de TAV Airports, dont le Groupe ADP détient 46,1% du capital, est en baisse de 82,8% sur le mois de juillet 2020, et de 79,6% depuis le début de l’année. Pour mémoire, les vols commerciaux d’Istanbul Atatürk ont été transférés vers le nouvel aéroport d’Istanbul depuis le 6 avril 2019 ; hors Atatürk, le trafic de TAV Airports est en baisse de 73,0% depuis le début de l’année.
Le trafic de l’aéroport de Santiago du Chili, dont le Groupe ADP détient 45% du capital, est en baisse de 94,9% sur le mois de juillet 2020 et de 56,0% depuis le début de l’année. Le trafic d’Amman, dont le Groupe ADP détient 51% du capital, est en baisse de 95,7% sur le mois de juillet 2020 et de 68,7% depuis le début de l’année. Le trafic de GMR Airports en Inde, dont le Groupe ADP détient 49% du capital, est en baisse de 83,8% sur le mois de juillet 2020.
Coronavirus : les revenus de Qantas s’effondrent avec la crise
Les Echos – 20/08/2020
La compagnie australienne dit faire face « à la période la plus difficile » depuis sa création. Après une perte annuelle de 1,9 milliard de dollars américains, elle s’attend à de nouveaux résultats en berne au cours des prochains mois. L’Australie ne compte par rouvrir ses frontières tant qu’un vaccin contre le Covid-19 n’aura pas été trouvé.
Qantas n’échappe à la déconfiture. Ce jeudi, la compagnie aérienne australienne a annoncé une chute de 82 % de ses revenus entre avril et juin, provoquée par la pandémie de coronavirus qui a paralysé le secteur aérien. Elle a estimé sa perte annuelle à 1,9 milliard de dollars.
Confrontée « à la période la plus difficile » depuis sa naissance, il y a 100 ans, Qantas a d’ores et déjà pris des mesures, espérant réduire ses coûts d’environ 10 milliards de dollars. Elle a taillé dans ses effectifs à hauteur de 6.000 personnes et cloué au sol une centaine d’appareils, pour une période pouvant aller jusqu’à un an.
« Un impact immense » à venir
La pandémie de Covid-19 est d’autant plus mal tombée pour la compagnie que celle-ci enregistrait alors de bons résultats. « Nous étions en passe de renouer avec un bénéfice supérieur à 1 milliard de dollars lorsque cette crise a frappé », a déclaré son PDG. Alan Joyce a estimé que la situation sanitaire devrait continuer à avoir « un impact immense » sur l’activité de l’entreprise, avec la prévision d’une « perte importante » lors de l’exercice financier à venir.
Les frontières internationales de l’Australie sont fermées à la majorité des passagers étrangers, et les citoyens de l’île-continent ont la quasi-interdiction de quitter leur pays. Le gouvernement a déclaré que l’accès aux touristes étrangers ne sera pas rouvert tant qu’un vaccin contre le Covid-19 n’aura pas été trouvé. Dans un tel contexte, le fleuron de l’aviation australienne ne prévoit pas de retrouver avant mi-2021 le niveau de fréquence de ses vols d’avant la pandémie.
Le secteur aérien sous pression: près de 70.000 emplois pourraient disparaître en Belgique dans les prochains mois
RTL INFO – 19/08/2020
En Belgique, près de 70 000 emplois pourraient disparaître dans le secteur aéronautique dans les prochains mois, selon les prévisions de l’IATA, l’Association internationale du transport aérien. Les aéroports belges devraient, il est vrai, perdre plus de 19 millions de passagers cette année. Ces chiffres ne sont ni confirmés ni démentis par le ministre de la Mobilité et par les syndicats.
7 millions de jobs soutenus par l’aviation menacés en Europe
En Europe, ce sont désormais plus de 7 millions de jobs soutenus par l’aviation (y compris le tourisme) qui sont menacés, contre 6 millions estimés en juin.
Toujours selon l’IATA, le nombre de passagers devrait refluer d’environ 60 % cette année en Europe. La demande de transport de passagers n’atteindra pas les niveaux de 2019 avant… 2024.
Le secteur est vulnérable. « C’est un secteur très peu rentable qui a une grande fragilité économique et financière. S’il y a le moindre incident, on aboutit à la situation qu’on a aujourd’hui. Il faut savoir qu’à un certain moment, Lufthansa perdait un million d’euros par heure », explique François Bellot, le ministre de la Mobilité.
Et les frais fixes sont très importants. Le ministre prend l’exemple d’un avion Airbus A320 : « C’est une location de l’ordre de 300.000 euros par mois et tous ces avions qui sont cloués au sol. Les compagnies sont quand même tenues de verser les montants aux propriétaires et aux sociétés de leasing », souligne François Bellot.
Les états aident certaines compagnies
Pour faire face aux difficultés, les constructeurs sabrent dans leurs effectifs: 15.000 postes en moins chez Airbus, 16.000 chez son rival Boeing, 2.500 chez le canadien Bombardier. Un cauchemar pour un secteur qui, il y a encore un an, affichait des carnets de commandes records pour certains appareils.
Les états ont soutenu financièrement certaines compagnies: l’Allemagne a prêté 9 milliards à Lufthansa, la France et les Pays-Bas 11 milliards au groupe KLM Air France et la Belgique 290 millions à Brussels Airlines.
La compagnie aérienne KLM va supprimer jusqu’à 5000 emplois
L’Echos Touristique – 20/08/2020
La compagnie KLM prévoit environ 1500 licenciements secs sur ses 33 000 employés auxquels s’ajouterait 2000 départs volontaires.
La compagnie aérienne néerlandaise KLM a récemment annoncé qu’elle supprimerait jusqu’à 5 000 emplois d’ici fin 2021 en raison de la « crise d’une ampleur sans précédent » causée par la pandémie. « KLM est en proie à une crise d’une ampleur sans précédent (…) Nous nous attendons à ce que la voie de la reprise soit longue et semée d’incertitudes », a déclaré la compagnie, dans un communiqué.
« Cela signifie que la structure et la taille de KLM doivent encore être rigoureusement ajustées dans les années à venir. Par conséquent, un total de 4 500 à 5 000 postes dans l’ensemble du groupe KLM disparaîtront », a-t-elle prévenu.
Les pertes abyssales subies par la compagnie rendent inévitables ces suppressions d’emplois, en dépit du plan d’aide de 3,4 milliards d’euros consenti par le gouvernement néerlandais, a expliqué l’entreprise, qui fait partie de l’alliance Air France-KLM. La compagnie prévoit environ 1 500 licenciements secs sur ses 33 000 employés. S’y ajouteraient 2 000 départs volontaires, déjà annoncés cette année, et le non-renouvellement de 1 500 contrats temporaires.
Atlas Servair, filiale d’Air France KLM, licencie 50 employés
Bladi – 19/08/2020
Une cinquantaine d’employés d’Atlas Servair ont manifesté lundi en début d’après-midi devant le siège de la société à Casablanca, pour protester contre leur licenciement qualifié d’abusif.
Dans une déclaration au site Aljarida24, un employé a jugé arbitraire et abusive la décision des responsables de l’entreprise, actionnaire d’Atlas Catering avec 40% du capital, qui ont décidé de se passer des services de 50 salariés.
Après une période d’inactivité due à la crise sanitaire, le leader du domaine du catering aérien, qui opère à travers 3 plateformes au Maroc, a décidé de mettre fin aux contrats de travail sans aucun préavis ni motifs valables, ajoute la même source.
Une injustice sociale qui risque de porter préjudice à plusieurs familles, s’indigne un autre employé, surtout que la majorité doit faire face à des crédits bancaires. Certains, ayant plus de 15 ans d’ancienneté, attendent déjà de connaître le montant de leurs indemnités.
SAS Scandinavian: la recapitalisation approuvée par Bruxelles
Air Journal – 18/08/2020
Le gendarme européen de la concurrence a donné son feu vert au plan d’aide d’un milliard d’euros des gouvernements du Danemark et de la Suède pour recapitaliser la compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines, en proie comme ses rivales à l’impact de la pandémie de Covid-19.
Après Air France, KLM Royal Dutch Airlines ou Lufthansa, la Commission européenne continue d’utiliser son « cadre temporaire » pour accepter les aides d’état aux compagnies aériennes, afin de leur fournir « un soutien de trésorerie urgent dans le contexte » de la crise sanitaire. Le feu vert signifié à SAS Scandinavian le 17 aout 2020 porte sur une recapitalisation de 11 milliards de couronnes suédoises (environ 1 milliard d’euros), elle-même partie d’un fait partie d’un programme plus large, qui prévoit également une participation importante des investisseurs privés « y compris la conversion de titres de créance privés en cours en capitaux propres ».
La vice-présidente exécutive de la CE Margrethe Vestager, en charge de la politique de concurrence, a déclaré dans un communiqué : « SAS joue un rôle clé pour la connectivité et l’économie des pays scandinaves. Comme de nombreuses autres entreprises actives dans le secteur aéronautique, SAS a été durement touché par la crise actuelle. Avec cette mesure, le Danemark et La Suède contribuera jusqu’à 1 milliard d’euros à la recapitalisation de SAS et aidera la compagnie aérienne à surmonter la crise actuelle ».
Dans le même temps, poursuit la commissaire, les États membres « seront suffisamment rémunérés pour les risques assumés par les contribuables, et le soutien sera assorti de conditions pour limiter les distorsions de concurrence. Je salue la participation des investisseurs privés au plan, car elle limite le besoin d’aide d’État, tout en contribuant à la reprise des entreprises touchées par l’épidémie de coronavirus ».
Suite à cette recapitalisation, les lignes de crédit accordées au printemps (avec garantie à hauteur de 90% par la Suède et le Danemark) sont annulées.
Basée principalement à l’aéroport de Copenhague, la compagnie de Star Alliance fournit « en temps normal » les deux-tiers du trafic aérien intra-scandinave, rappelle la Commission européenne, et représente « plus de 30% et 25% respectivement du trafic international au Danemark et en Suède ». Laissant imaginer l’impact qu’aurait une insolvabilité de SAS, un sort auquel elle a désormais échappé, tout au moins dans l’immédiat.
Feu vert allemand à l’aide pour SWISS
Air Journal – 18/08/2020
Le Fonds allemand de stabilisation de l’économie (FSE) a donné son feu vert au prêt de 1,5 milliard de francs suisses garanti par la Confédération pour soutenir les compagnies aériennes Swiss International Air Lines et Edelweiss.
Annoncé en avril dernier par le Conseil Fédéral, le prêt bancaire de 1,5 milliard de CHF garanti à 85% pour soutenir la compagnie nationale suisse et sa filiale en pleine pandémie de Covid-19, a été accepté par le FSE le 17 aout 2020. Il va désormais pouvoir être débloqué, Swiss rappelant que son remboursement, majoré des intérêts au taux du marché, « est prévu dans les plus brefs délais possibles ». Grâce à ce crédit bancaire, « au soutien apporté par la société mère Lufthansa et aux mesures draconiennes de réduction des coûts » déjà adoptées, les besoins en liquidités des deux transporteurs suisses « seraient assurés, dans des conditions strictement définies », expliquait la compagnie de Star Alliance au printemps.
La Confédération avait bien précisé les fonds garantis « pourront être utilisés exclusivement pour les infrastructures suisses », interdisant par exemple les transferts vers le groupe, et que les fonds générés à l’avenir « devront être utilisés en priorité pour rembourser les aides » : pas de distribution de dividendes, ni de restitutions ou de transferts au sein d’un groupe avant le remboursement intégral des prêts.
Hier, le CEO de Swiss Thomas Klühr déclarait dans un communiqué : « Nous sommes très reconnaissants que le soutien financier déjà garanti par le gouvernement suisse sous la forme d’un prêt puisse à présent aboutir. SWISS et Edelweiss pourront ainsi surmonter cette crise exceptionnelle engendrée par des facteurs exogènes, et poursuivre la reprise de leur exploitation aérienne entamée le 15 juin ».
Ce prêt bancaire dépendait de l’aide publique de 9 milliards d’euros accordée à la maison-mère Lufthansa, en contrepartie de laquelle l’Etat entre à hauteur de 20% dans le capital de la compagnie nationale allemande. Swiss en avait bien besoin, après avoir affiché au premier semestre une perte d’exploitation de 247 millions d’euros, quasiment égale au bénéfice enregistré à la même période en 2019, et un chiffre d’affaires en recul de 55%.
La compagnie basée à l’aéroport de Zurich-Kloten espérait encore début aout relancer 85% de ses destinations d’ici l’automne ; mais c’était avant la résurgence de la pandémie en particulier en Europe, et la mise en place de nouvelles restrictions de voyage.
Pas d’aide suédoise pour la low cost Norwegian
Air Journal – 19/08/2020
La Suède a rejeté une demande d’assistance financière de la compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle, arguant qu’elle était déjà en difficulté financière avant le début de la pandémie de Covid-19.
La demande de garantie de prêt déposée par Norwegian Air Sweden, filiale basée à l’aéroport de Stockholm-Arlanda de la spécialiste norvégienne du vol pas cher, a été rejetée le 18 aout 2020 par le Riksgälden (Office national de la dette) ; Une décision motivée par le fait qu’au 31 décembre dernier, il y avait « un risque très élevé que Norwegian ne soit pas en mesure de remplir ses engagements financiers » ou de « gérer un endettement supplémentaire ». La low cost n’avait pas précisé le montant qu’elle cherchait à couvrir par une garantie d’Etat, mais le programme suédois d’assistance aux compagnies aériennes, d’un montant d’environ 575 millions de dollars, précise clairement (à l’instar d’autres pays européens) qu’une aide ne peut être apportée qu’à celles dont la viabilité financière était avérée avant la crise.
Norwegian ne peut pas faire appel de cette décision, mais constate que sa rivale SAS Scandinavian Airlines a elle été aidée par les gouvernements suédois et danois. La responsable de la communication Charlotte Holmbergh Jacobsson a déclaré : « cela montre clairement que la concurrence n’est pas quelque chose que l’on souhaite en Suède », pas plus que le maintien de l’emploi ou l’apport de touristes dans le pays.
Les opérations de la low cost en Suède incluent un millier de salariés et 50 Boeing 737 (37 -800 et treize MAX 8), ainsi que trois 787-9 Dreamliner ; seuls 14 monocouloirs étaient en opération fin juillet. Son réseau à Stockholm compte en temps normal près de 70 destinations (opérées par les différentes filiales du groupe low cost), dont Paris-CDG, Nice, Bastia, Bordeaux, Montpellier ou Marrakech.
Après la conversion d’une partie de sa dette en actions (pour 1,16 milliard d’euros), des emprunts et étant désormais recapitalisée (avec un tiers de son capital détenu par les sociétés de leasing AerCap et BOC Aviation, parmi les 24 qui lui louent 91 avions), Norwegian Air Shuttle a eu accès la garantie d’Etat de la Norvège sur des prêts à hauteur d’environ 280 millions d’euros supplémentaires.
Sénégal: 77 milliards FCFA pour soutenir le tourisme, le transport aérien et sauver plus de 100 000 emplois
Ecofin – 20/08/2020
Le Sénégal a débloqué 77 milliards FCFA au profit des acteurs du tourisme et du transport aérien, en riposte à la Covid-19. Un gel de la TVA a également été décidé. Ce soutien a permis de préserver plus de 100 000 emplois dont 300 chez Air Sénégal.
« Dans le cadre du Plan de résilience économique et sociale pour faire face à l’impact de la pandémie de la Covid-19 dans les secteurs du tourisme et des transports aériens, le gouvernement a affecté une enveloppe globale de 77 milliards FCFA [$139 millions, Ndlr] pour soutenir les outils de production, préserver plus de 100 000 emplois et préparer la relance post Covid-19. »
C’est la révélation faite par le ministre sénégalais du Tourisme et du Transport aérien, le mardi 18 août. Alioune Sarr coprésidait dans ses services la réunion d’évaluation dudit plan, aux côtés du général François Ndiaye, président du Comité de suivi FORCE Covid-19, et d’autres responsables sectoriels.
Dans la répartition, 45 milliards FCFA ont été affectés au hub d’Air Sénégal dans l’opérationnalisation de son plan de développement. Ce qui a permis à la compagnie nationale de conserver 300 emplois directs, et de maintenir huit avions en état fonctionnel pour un redéploiement optimal.
Une autre enveloppe de 15 milliards FCFA a été allouée au Crédit hôtelier et touristique pour « soutenir toutes les entreprises de la chaine de valeur touristique et hôtelière ». Cela a contribué au financement de 123 agences de voyages, 353 établissements d’hébergement (toutes catégories confondues), 245 restaurants, 1 167 guides et artisans, et 2 structures de soutien représentées par les parcs et réserves.
Une somme de 5 milliards FCFA a servi à l’accompagnement des entreprises et agences du portefeuille de l’Etat. Les 12 milliards FCFA restants ont été affectés au paiement des hôtels réquisitionnés pour l’isolement des malades de Covid-19.
Le gouvernement sénégalais a par ailleurs procédé au report du paiement de la TVA des entreprises du secteur du tourisme et des transports aériens pour une durée indéterminée.
Air India rachetée par Tata Sons ?
Air Journal – 18/08/2020
Le groupe Tata Sons, déjà impliqué en Inde dans AirAsia India et dans Vistara, est officiellement intéressé par la compagnie aérienne Air India, et pourrait faire une offre formelle d’ici la fin du mois.
A court de prétendant déclaré depuis la relance en janvier de son processus de privatisation, même si les expressions d’intérêt se sont multipliées en particulier chez les rivales low cost, la compagnie nationale indienne pourrait enfin avoir trouvé son sauveur. Le groupe Tata Sons a confirmé le 17 aout 2020 avoir lancé une enquête de due diligence sur les comptes d’Air India, un porte-parole étant cité dans l’ensemble de la presse locale : la holding « évalue actuellement la proposition, et considèrera la possibilité de faire une offre après mûre réflexion et au moment opportun. Il n’est pas prévu de faire appel à un partenaire financier ».
Tata Sons serait intéressé par l’ensemble du transporteur national et non par certaines de ses activités seulement ; il serait le dernier candidat en lice, la date limite des offres étant fixée au 31 aout. En janvier, le gouvernement avait annoncé sa volonté de vendre 100% d’Air India, 100% de la filiale low cost Air India Express, et 50% d’Air India SATS Airport Services (une coentreprise avec Singapore Airlines) ; en revanche la compagnie régionale Alliance Air, le catering et l’unité MRO de la compagnie nationale n’étaient pas inclus dans la vente.
Tata Sons avait déjà exprimé en 2017 son intérêt pour la compagnie de Star Alliance, lors d’une précédente tentative de privatisation. Mais la holding n’a pas attendu Air India pour revenir dans le secteur aérien : elle a lancé AirAsia India en 2013 (avec le géant malaisien du low cost) puis Vistara en 2014 (avec Singapore Airlines).
Si la transaction se fait, ce serait un joli retour de l’histoire : le groupe avait fondé Tata Air Services en 1932, renommée Tata Airlines six ans plus tard. Elle était entrée en bourse en 1946 sous le nom Air India, avant d’être en partie acquise par le gouvernement deux ans plus tard suite à l’indépendance de l’Inde. Sa nationalisation avait été finalisée en 1953. Air India fut la première compagnie asiatique à utiliser des jets (un Boeing 707 en 1960), et « la première au monde à n’utiliser que des jets » ; elle avait fusionné avec Indian Airlines en 2006.
Début janvier et donc avant la pandémie de Covid-19, Air India et Air India Express détenaient 12,8% du marché domestique (contre 80% pour les low cost) et 50,64% du marché international en Inde (pour les seules compagnies indiennes ; 18,4% en comptant les transporteurs étrangers), dans un pays où le trafic aérien a été multiplié par six durant les dix dernières années. Un des actifs mis en avant par le gouvernement était bien sûr les créneaux de vol que la compagnie détient dans les aéroports du pays et à l’étranger, par exemple à Londres-Heathrow.