Au Sommaire :
- Taxe d’aéroport : le gouvernement fait un geste en faveur des compagnies aériennes
- Ryanair s’associe avec Niki Lauda pour développer Laudamotion face à Lufthansa
- Assises nationales du transport aérien : Six mois pour sauver le pavillon français
- Chiffres, acteurs et faiblesses du transport aérien français
- Grève 22 mars : 30% de vols annulés…pagaille assurée !
- Ardian veut vendre sa part dans l’aéroport de Luton
- L’aéroport de Genève réalise une bonne année 2017
- Les acteurs du transport aérien français tentent de relancer leur compétitivité
Taxe d’aéroport : le gouvernement fait un geste en faveur des compagnies aériennes
BFMbusiness.com – 20 Mars 2018
Le gouvernement s’est engagé à réduire la majoration initialement prévue de cette taxe qui renchérit le prix des billets d’avions. Cette décision va faire économiser 50 millions d’euros aux compagnies aériennes françaises.
La majoration prévue de la taxe d’aéroport versée par les compagnies aériennes à l’État sera réduite pour répondre à « l’urgence » d’un retour des transporteurs français dans la course à la compétitivité, a annoncé la ministre chargée des Transports Élisabeth Borne. « Il y a une urgence à construire une réponse » aux écarts de compétitivité des compagnies françaises par rapport à leurs principaux concurrents, a constaté Élisabeth Borne dans son discours de lancement des Assises nationales du transport aérien.
« La majoration de la taxe d’aéroport sera limitée à 0,9 euro à compter du 1er avril et au total il s’agit de 50 millions de taxes en moins pour les compagnies aériennes sur l’année », a-t-elle ajouté. « La France doit prendre sa part » de la croissance du transport aérien appelé à doubler dans 20 ans et « il faut pour cela une stratégie nationale », a estimé Élisabeth Borne.
Une stratégie nationale du transport aérien français
La « taxe d’aéroport » (TAP) finance les services de sécurité (incendie), de sauvetage, de lutte contre le péril animalier, de sûreté et les contrôles environnementaux. Selon les acteurs du transport aérien, « la croissance du trafic profite moins aux acteurs français qu’à leurs concurrents, 42% des passagers en France voyagent sur des compagnies françaises, contre 63% il y a 20 ans ». En huit années, la France est passée du cinquième au huitième rang mondial en termes de revenu par passager kilomètre (RPK).
Les Assises du transport aérien doivent permettre de faire émerger les idées, initiatives et propositions, en vue de la préparation d’une stratégie nationale du transport aérien français. Ce dernier est en perte de vitesse par rapport à ses concurrents, compagnies du Golfe, low cost, mais aussi européens notamment en raison du poids des taxes et des redevances.
Les assises se dérouleront sur six mois avec des travaux autour de cinq thèmes de « performance » l’économie, les territoires, l’environnement, l’innovation et le social.
Ryanair s’associe avec Niki Lauda pour développer Laudamotion face à Lufthansa
QuotidienduTourisme.com – 20 mars 2018
Ryanair a annoncé avoir conclu un accord avec Niki Lauda afin de soutenir son plan de développement et de croissance de LaudaMotion, compagnie aérienne autrichienne basée à Vienne.
LaudaMotion détient un certificat de transport aérien (CTA) appartenant à Niki Lauda qui a récemment acquis une grande partie des biens de l’ancienne compagnie Niki Airline, dont un A320, et qui débutera prochainement un service de vols réguliers et charters au départ de l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse principalement vers des destinations touristiques méditerranéennes.
Ryanair fera l’acquisition d’une participation initiale de 24,9% de LaudaMotion qui s’élèvera rapidement à 75% sous couvert de l’approbation des autorités de la concurrence de l’UE. Niki Lauda présidera le Conseil de la compagnie et supervisera l’implémentation de sa stratégie. Ryanair apportera un soutien financier et managérial à LaudaMotion ainsi que la location de 6 appareils pour l’été 2018 afin de permettre à LaudaMotion de compléter un programme de vols impliquant 21 appareils.
Le coût de cet investissement à 75% (si approuvé par l’UE) sera en dessous de 50 millions d’euros bien que Ryanair apportera 50 millions d’euros supplémentaires pour les frais de lancement et les coûts opérationnels de la première année. Niki Lauda et Ryanair travaillerons conjointement avec l’équipe managériale existante de LaudaMotion et espèrent arriver à rentabilité d’ici la troisième année d’opérations si leur plan de croissance de l’entreprise à une flotte d’au moins 30 appareils est un succès.
Michael O’Leary de Ryanair a déclaré, « Nous sommes impatients de travailler en partenariat avec Niki Lauda afin de développer avec succès sa vision d’une compagnie aérienne autrichienne fructueuse aux tarifs les plus bas avec un service de vols réguliers et charters. Le CTA de LaudaMotion soutiendra une flotte d’appareils Airbus, qui est quelque chose que nous avons espéré développer avec le Groupe Ryanair depuis quelques années (…) LaudaMotion bénéficiera de ce partenariat entre Niki Lauda et Ryanair. Avec l’accès à la flotte et aux ressources financières de Ryanair, LaudaMotion verra sa croissance s’accélérer, alors qu’elle évolue sur un marché dominé par les tarifs élevés de Lufthansa via ses filiales suisses et autrichiennes ».
Assises nationales du transport aérien : Six mois pour sauver le pavillon français
QuotidienDuTourisme.com – 19 Mars 2018
Recul inexorable du pavillon français, déficit de compétitivité, coût de la sûreté, fiscalité, statut des personnels navigants, relations entre compagnies et aéroports, empilage réglementaire, enjeux sociaux et environnementaux…
Les Assises du transport aérien, officiellement lancées mardi 20 mars par Elisabeth Borne, ministre des Transports, ne manqueront pas de sujets. Et même de sujets qui fâchent. La ministre a été claire, il s’agit « d’une mobilisation d’abord au service du passager ». Le ton employé est incontestablement volontaire : « L’aviation civile est stratégique pour la Nation (…) la France doit prendre sa part de la croissance du trafic aérien (…) les quelques mois qui viennent seront décisifs pour l’avenir du transport aérien français ». Des Assises indispensables tant les constats sont implacables : Aujourd’hui seuls 42% des passagers en France voyagent sur des compagnies françaises. Ils étaient 63% il y a 20 ans. Les parts de marché du pavillon français ont reculé de 22 points sur les liaisons domestiques et de 18 points sur les routes européennes.
Les 5 thèmes choisis par les autorités et les personnes qui seront chargées d’animer les travaux sont :
Thème 1 – Performance Économique – Co-présidents : Anne-Laure Cattelot, députée du Nord et Vincent Capo-Canellas, sénateur de la Seine-Saint-Denis.
Le thème sera décliné en un groupe de travail relatif à la fiscalité du secteur qui s’attachera à rechercher des pistes d’allégement des charge, un groupe de travail relatif à la régulation des redevances aéroportuaires, un colloque « droits de trafic : objectifs et enjeux », d’un séminaire « performance de la navigation aérienne, d’un groupe de travail relatif à la simplification opérationnelle puis d’un séminaire de restitution des travaux « une autorité de surveillance performante au service de la sécurité aérienne, du lancement du conseil pour la cyber sécurité du transport aérien et d’un conseil pour les drones civils.
En matière de performance économique la ministre a d’ores et déjà annoncé que la majoration de la taxe d’aéroport serait réduite à 0,9 euro à compter du 1er avril. Cela représente une enveloppe d’une cinquantaine de millions d’euros.
Thème 2 – Performance au service des territoires – Métropole : Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, Outre-mer : Serge Letchimy, député de la Martinique.
Le thème sera décliné à travers un colloque « aéroports et territoires », d’un groupe de travail relatif aux liaisons d’aménagement du territoire et d’un colloque « transport aérien : un enjeu particulier pour l’outre-mer ».
Thème 3 – Performance environnementale – Co-présidents : Gilles Boeuf, professeur à Sorbonne Université et Lionel Guerin, président de Hop ! Biodiversité.
Un colloque « aviation et climat » sera organisé, tout comme un atelier relatif au bruit, un workshop portant sur l’amélioration de la performance de la navigation aérienne pour réduire l’impact sonore, un atelier relatif aux émissions aéroportuaires et un colloque « engagement des acteurs du transport aérien pour la biodiversité aéroportuaire ».
Thème 4 – Performance et innovation au service des passagers – Jean-Baptiste Djebbari, député de la Haute-Vienne.
Le thème sera traité à travers un colloque « le transport aérien à l’ère du numérique », un concours « visualisation de données », un groupe de travail relatif à la facilitation des contrôles frontalier, un colloque « sûreté de l’aviation civile : défis et solutions » et un colloque « les nouveaux enjeux de l’intermodalité ».
Thème 5 – Performance sociale – Dominique-Jean Chertier, expert social et médiateur.
Ce thème sera animé par un groupe de travail relatif à l’emploi et à la formation professionnelle, un autre relatif au dialogue social et un à la simplification et par un colloque « accompagner les entreprises dans la mise en oeuvre des ordonnances travail ».
Colloques, ateliers et groupes se déroulerons et travaillerons jusqu’en juillet. L’été sera le temps des synthèses et septembre celui des propositions.
Dans un pays qui s’est fait pour spécialité d’enterrer les uns après les autres les rapports sur la compétitivité du transport aérien, on peut avoir des doutes sur ce qui ressortira de ces Assises. Pour autant, comme le rappelle Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, très impliqué dans les travaux de la Fnam au sujet de la compétitivité du secteur, pas question de préjuger du résultat. « Sur de nombreux sujets, comme par exemple le financement de la sûreté, la taxe Chirac ou encore la simplification de la réglementation, il peut y avoir des actions menées rapidement ».
Chiffres, acteurs et faiblesses du transport aérien français
Liberation.fr – 20 Mars 2018
Les principaux acteurs du transport aérien français se réunissent à partir de ce mardi et pour six mois pour réfléchir à une stratégie globale pour leur secteur menacé par une farouche concurrence mondiale. Voici quelques points clés.
Le secteur en chiffres
L’activité regroupait à fin décembre 2017 111 transporteurs aériens, selon la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Quatorze d’entre eux transportent plus de 100.000 passagers par an.
Quelque 150 millions de passagers ont été transportés en 2017 au départ et à l’arrivée des 120 aéroports du territoire métropolitain, un chiffre multiplié par deux en 20 ans, selon des chiffres diffusés dans le cadre des Assises.
Environ 42% des passagers en France voyagent sur des compagnies françaises, contre 63% il y a 20 ans et, en huit ans, la France est passée du 5e au 8e rang mondial en termes de revenu par passager-kilomètre (RPK).
L’aviation civile, y compris la construction aéronautique, contribue pour 4,3% du PIB. Elle représente 90 milliards de chiffre d’affaires dont 49 milliards pour la construction aéronautique.
Elle compte 320.000 emplois directs.
Selon la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM), qui représente plus de 95% de la flotte et des activités du secteur, le transport aérien a perdu 11.000 emplois en France entre 2010 et 2015.
Les taxes et redevances
Les compagnies aériennes sont soumises à plus de 20 taxes, redevances destinées et prélèvements spécifiques pour un montant de plus de 4,6 milliards en 2015, selon la FNAM qui les considère comme un «frein majeur» à leur compétitivité.
Les charges aéronautiques représentent environ la moitié du prix d’un billet d’avion sur une ligne intérieure, et de 15 à 20% de celui d’un vol long-courrier, selon la même source.
– Les principales taxes sont:
La «taxe d’aéroport» (TAP) finance les services de sécurité (incendie) de sauvetage, de lutte contre le péril animalier, de sûreté et les contrôles environnementaux.
La «taxe aviation civile» (TAC), perçue par l’Etat pour financer notamment les services de la DGAC et l’aménagement du territoire. Les passagers en correspondance en sont exonérés depuis janvier 2016.
La «taxe sur les nuisances sonores aériennes» (TNSA)
La «taxe solidarité», perçue au profit du Fond de Solidarité pour le Développement.
– Les compagnies paient aussi des redevances pour les services aéronautiques rendus par l’aéroport: l’usage des installations pour la réception des passagers, le traitement des bagages, l’assistance aux personnes à mobilité réduite, l’atterrissage, le stationnement, le dégivrage…
Elles versent une redevance de navigation aérienne pour le contrôle et la sécurité des vols.
La «double caisse» des aéroports
Ce système permet aux aéroports de séparer les revenus des redevances de ceux tirés des activités commerciales (boutiques, restaurants, immobilier…) Il est décrié par certaines compagnies qui arguent que la mise en commun des deux revenus permettrait de limiter l’augmentation des redevances aéroportuaires.
L’ASI, l’organisme de régulation
Les aéroports de plus de 5 millions de passagers annuels sont soumis à une régulation économique sous la supervision de l’Autorité de surveillance indépendante (ASI) créée en 2016.
Impact sur l’environnement
Les 191 Etats membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ont adopté en 2016 un mécanisme de compensation qui a pour objectif de limiter d’ici 2035 les émissions du secteur au niveau de celles de 2020.
Le transport aérien mondial est à l’origine de 2% des émissions d’oxyde d’azote, d’1% des émissions de particules fines et de 2% des émissions de dioxyde de carbone (CO2), selon le ministère des Transports.
Le transport aérien intérieur français est à l’origine de 1,4% des émissions de CO2 de la France et représente 3,5% du secteur des transports.
Grève 22 mars : 30% de vols annulés…pagaille assurée !
TourMag.com – 20 mars 2018
La grève du 22 mars 2018 affectera le trafic aérien. L’USAC-CGT premier syndicat de la Direction Générale de l’Aviation Civile a déposé un préavis. La DGAC a demandé aux compagnies de réduire leur programme de vols. Des retards et annulations sont donc à prévoir.
Dans le cadre du mouvement national d’appel à la grève en France pour la journée du 22 mars 2018, la Direction Générale de l’Aviation Civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 30% au global sur les 3 aéroports de la région parisienne (Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Beauvais).
La DGAC a également donné pour instruction de réduire les programmes de 30% sur les aéroports de Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes.
Des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure.
Pour rappel, en complément de l’appel à la grève de l’intersyndicale Fonction Publique CFTC, CGC, CGT, FAFP (Autonomes), FO, FSU et Solidaires, l’USAC-CGT a déposé un préavis spécifique à la DGAC sur le point essentiel des recrutements.
Air France prévoit d’ores et déjà d’assurer l’ensemble de son programme long-courrier. La compagnie précise que le programme de vols court-courriers et moyen-courriers est en cours d’actualisation.
Ardian veut vendre sa part dans l’aéroport de Luton
Capital.fr – 20 Mars 2018
Le fonds français Ardian a chargé la banque Rothschild de vendre sa participation de 49% dans l’aéroport de Luton, le cinquième de Grande-Bretagne, ont dit des sources bancaires à Reuters.
Ardian et l’exploitant espagnol d’aéroports Aena, qui possède les 51% restants, ont racheté le site à Abertis en 2013 pour 508 millions d’euros.
Aena dispose d’un droit préférentiel pour acquérir la part d’Ardian, qui sera valorisée plus de 400 millions de dollars (326 millions d’euros), ont déclaré les sources.
Lors d’une réunion avec des analystes ce mois-ci, le président d’Aena a dit que le groupe espagnol n’était pas prêt à racheter la participation d’Ardian à n’importe quel prix et qu’il voyait dans cette opération l’occasion de faire entrer au capital de Luton un nouveau partenaire financier.
Un porte-parole d’Aena a refusé d’en dire davantage, Ardian a refusé de s’exprimer sur le sujet et Rothschild n’a pas répondu dans l’immédiat aux demandes de Reuters.
Les aéroports européens ont été ces dernières années des placements lucratifs pour les fonds de capital-investissement et les fonds de pension en raison de leur fort potentiel de croissance lié au développement du transport aérien à travers le monde et aux services proposés sur place, qu’il s’agisse des galeries commerçantes, des hôtels ou des parkings.
Luton a obtenu en 2014 une autorisation d’extension qui lui a permis d’augmenter sa capacité et d’attirer des compagnies à bas coûts comme Wizz Air et easyJet.
L’aéroport écrit sur son site internet avoir accueilli quasiment 16 millions de passagers l’an dernier.
Sur l’exercice clos en mars 2017, il a réalisé un bénéfice brut (Ebitda) de 52,6 millions de livres (60 millions d’euros).
L’aéroport de Genève réalise une bonne année 2017
DeplacementsPros.com – 20 Mars 2018
2017 a été une bonne année pour Genève Aéroport. La piste suisse affiche un trafic en hausse de 4,95%. Elle a également clôt l’exercice 2017 sur un chiffre d’affaires de 466,4 millions de francs et un bénéfice net de 78,9 millions de francs. Forte de ces bons résultats, l’installation a augmenté l’investissement dans la rénovation des infrastructures de 40%. De quoi faire gagner du temps aux voyageurs d’affaires qui passent par Genève.
L’aéroport de Genève a géré 17,35 millions de passagers en 2017, soit une hausse de 4,95% de sa fréquentation. Par ailleurs, la plate-forme a terminé l’année en réalisant un chiffre d’affaires de CHF 466,4 millions (en hausse de 4,7% par rapport à 2016), ce qui lui a permis de dégager un bénéfice de CHF 78,9 millions, dont la moitié sera reversée à l’État de Genève.
L’installation a pu augmenter ses investissements à CHF 125,2 millions, soit une hausse de près de 40% par rapport à 2016 (en excluant l’achat du bâtiment Swissair/IATA). Parmi ces investissements, 27 millions de francs ont financé l’amélioration du passage des voyageurs en zone sécurisée en réduisant notamment le temps d’attente de 20 minutes durant les périodes de forte affluence.
EasyJet, compagnie n°1 de Genève Aéroport
En terme de parts de marché, easyJet consolide sa place de numéro un avec 44,9% du trafic de ligne sur l’installation genevoise. Elle est suivie de Swiss avec 12,1% de parts de marché, en légère baisse par rapport à l’année précédente. Cette situation s’explique par le transfert de passagers de la compagnie Swiss sur des vols opérés par Lufthansa.
Viennent ensuite (en termes de parts de marché) : British Airways (4,84%), Air France (4,34%), Lufthansa (3,43%), KLM Royal Dutch Airlines (2,57%), TAP Portugal (2,23%), Brussels Airlines (2,15%), Iberia (1,98%) et Emirates (1,82%). Les compagnies du réseau Star Alliance restent majoritaires avec 27% de parts de marché, suivi de Skyteam (10%) et oneworld (8%).
Les acteurs du transport aérien français tentent de relancer leur compétitivité
LePoint.fr – 20 Mars 2018
Acteurs du transport aérien et pouvoirs publics ont ouvert six mois de discussions mardi pour tenter de lever les handicaps d’un secteur en perte de vitesse en France dans un ciel où la concurrence mondiale fait rage.
Signe de « l’urgence » de la situation, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé en ouverture de ces Assises du transport aérien une baisse du montant de la majoration de la taxe d’aéroport sur l’ensemble des aéroports de près de 30 %, soit 0,90 euro au lieu de 1,25 euro par passager.
Lors de son discours d’ouverture, elle a également promis une réduction des tarifs de la taxe d’aéroport applicables sur une dizaine de grands aéroports français.
Ce geste représentera « 50 millions d’euros de taxes en moins pour les compagnies aériennes sur une année », a-t-elle dit.
Il viendra réduire directement le prix les billets d’avion pour les vols au départ du territoire français, selon le ministère.
Les compagnies aériennes françaises tirent la sonnette d’alarme depuis des années sur le problème du poids des charges, notamment en taxes et redevances, qui entravent leur compétitivité.
Elles doivent affronter le déferlement des low-cost, des compagnies du Golfe fonctionnant avec des coûts plus faibles, mais aussi de compagnies européennes voisines comme l’allemande Lufthansa qui bénéficient, selon elles, d’un environnement fiscal et social plus favorable.
Des compagnies ‘fragiles’
La hausse des « redevances et des taxes, leur transparence, sont cruciales. Car les compagnies aériennes sont fragiles », a estimé Mme Borne.
Pourtant le transport aérien ne s’est jamais si bien porté, avec une croissance exponentielle du trafic.
En 2017, 150 millions de passagers ont été recensés au départ et à l’arrivée des 120 aéroports métropolitains, soit un doublement en 20 ans.
Mais cette croissance « profite moins aux acteurs français qu’à leurs concurrents, 42 % des passagers en France voyagent sur des compagnies françaises, contre 63 % il y a 20 ans », selon des chiffres diffusées au cours des Assises.
En huit ans, la France est passée du 5e au 8e rang mondial en termes de revenu par passager kilomètre (RPK) et seulement 10 % de la croissance du trafic aérien est captée par des compagnies françaises.
« On a besoin d’être moins handicapés. Il faut passer de la prise de conscience à l’action », a commenté le PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, devant quelques journalistes.
« Il est important que les Assises créent la dynamique qui va permettre de convaincre le Premier ministre (Edouard Philippe) et le président (Emmanuel Macron) que c’est un secteur à qui il faut donner un environnement qui soit comparable à celui des autres pays européens », a-t-il ajouté, citant l’Allemagne.
Les Assises se dérouleront sur six mois avec des travaux autour de cinq thèmes de « performance »: l’économie, les territoires, l’environnement, l’innovation et le social.
Elles se tiendront sous forme d’ateliers, de colloques et de groupes de travail jusqu’à début juillet. Une synthèse en sera tirée au cours de l’été. Elles seront clôturées en septembre.
Pour Mme Borne, la réussite de la « transition écologique » du secteur est également fondamentale alors que le transport aérien intérieur français « est à l’origine de 1,4 % des émissions de CO2 de la France » et « représente 3,5 % du secteur des transports ».
Entre 2000 et 2016, les émissions de CO2 unitaires liées au trafic aérien ont baissé en moyenne de 1,9 % par an, selon la ministre, qui a salué cette « maîtrise du niveau d’émission » tout en appelant le secteur à poursuivre ses efforts.
Elle a plaidé pour le développement des biocarburants mais aussi l’électrification de la propulsion comme, dans un premier temps, « un complément » puis à terme « une alternative envisageable à l’usage de l’énergie fossile ».
La ministre a aussi évoqué les enjeux de l’innovation, avec la modernisation des systèmes de navigation aérienne et l’anticipation des modèles émergents comment le transport long-courrier à bas coût, une nouvelle menace pour les compagnies traditionnelles.